Le travail de groupe est une activité
intéressante, pour ne pas dire essentielle. Trop souvent, la classe a été
fondée sur la compétition (le travail individuel) en négligeant les aspects
collaboratifs, voire vicariants.
Le premier obstacle au travail de groupe, c’est la notation.
Comment collaborer si on a l’impression que cela va aider un compétiteur ?
Ensuite, il faut savoir créer les mécanismes et
éventuellement disposer des outils.
L’apparition des tablettes arrivant en sauveur de la classe
est malheureusement encore une façon de renforcer l’individualisme. Ce n’est pas
un outil collaboratif et encore moins un outil d’individualisation.
En effet, en l’absence du logiciel parfait, capable de
remplacer en tout point le précepteur le plus patient et le plus remédiant, les
tablettes ne profitent qu’à ceux qui ont déjà le plus de moyens. Les plus doués
peuvent faire plus d’activités, les plus faibles, faute d’une aide différenciée
resteront avec leurs difficultés.
Placer par deux les élèves sur un ordinateur était un progrès. Un progrès pour l’enseignant qui
avait mathématiquement deux fois moins de problèmes à gérer, mais aussi un
progrès car cela peut faire naître un début de collaboration. Les tablettes ne
permettent pas vraiment de travailler à plusieurs, exit la collaboration.
Pourtant, disposer d’une surface tactile, d’un grand bac à
sable pour tester, expérimenter, c’est très utile. Le tableau interactif peut
devenir cet outil, ou bien la table tactile.
Le fait que certains tableaux soient mono-utilisateur n’est
pas un problème, apprendre à collaborer, c’est aussi savoir attendre son tour,
écouter l’autre. Pour cela, les tableaux tactiles sont bien sûr préférables car
il n’y a pas à se faire passer un stylet, obligation qui nuit à la fluidité des
interactions.
En poussant cette logique, certaines écoles ont décidé de
proposer des activités collaboratives en groupe de façon régulière. Citons l’école
Dalbé-Viau qui a placé jusqu’à six tableaux interactifs dans les salles de
classes pour pratiquer la pédagogie de « l’obstinage ». http://smartbyc.blogspot.fr/2012/04/la-pedagogie-de-lobstinage-dans-une.html
Certains pays du Nord de l’Europe ont dépassé les 100 % d’équipement
en tableaux interactifs des salles de classe, justement pour favoriser, en
ajoutant un deuxième tableau, les activités collaboratives.
Mais même avec un seul tableau interactif et en grand
groupe, il est possible de faire du travail collectif où chaque élève participe
à la construction des savoirs. Argumenter, expérimenter, émettre des
hypothèses, comparer, dire ou même tout simplement écouter l’autre, constituent
les fondements du travail de groupe. Que l’on fasse fonctionner en même temps 2
ou 30 cerveaux ne change rien à l’affaire.
Bien sûr, c’est avant
tout l’enseignant qui définit l’usage qu’il fera des tableaux interactifs. Ces
derniers permettent la collaboration, le travail de groupe, en local ou à
distance, mais si on ne s’en sert que pour faire des corrections d’exercice,
quel dommage…
Il y a un immense besoin en formation pédagogique en France.
Certaines classes donnent la direction depuis des décennies, mais le modèle
dominant est inadapté à la réussite d’une majorité (la totalité) des élèves.
Laissons un peu de côté la compétition et l’individualisme pour mettre en avant
la collaboration et nous verrons alors bien, quel outil est le mieux
adapté ;-)